Joseph Incardona, grand adepte de sport, donne une place toute particulière au corps dans ses ouvrages. Sujet qui résonne avec le travail de l’auteur, traducteur et journaliste Lou Lepori qui a choisi de changer de prénom en 2022 et vient de publier en italien Corpi (Effigie). Entre expériences extrêmes et questionnement identitaire, boxe et queerness, leurs œuvres interrogent les limites et les assignations sociales ou de genre.
Dans Les indulgences (Flammarion), Pascale Kramer retrace l'histoire de Clémence qui, en devenant la maitresse de son oncle Vincent, expose les sombres rouages d'une famille, révélant dynamiques de pouvoir et tabous intergénérationnels. Les Hommes manquent de courage (L’Iconoclaste) de Mathieu Palain dresse le portrait d'une mère dépassée par les dérives de son fils, reflet d'une violence masculine omniprésente. En scrutant les relations humaines et les mécanismes de domination, ces récits interrogent la place du consentement.
Avec Cinq cœurs en sursis (Michel Lafon), Laure Manel interroge ce qu’il advient d’une famille après l’irréparable. Un questionnement que Johanna Krawczyk prolonge dans La danse des oubliés (Héloïse d’Ormesson). Les deux autrices s’entretiendront sur ces moments de bascule qui nous plongent dans la tragédie et sur les moyens d’y faire face.
Les romans Il neige sur le pianiste (Grasset) de Claudie Hunzinger et La Fortune (Zoé) de Catherine Safonoff abordent tous deux la question du temps qui passe. Deux femmes âgées, doubles de papier des autrices, observent leurs vies, passées et présentes, s’interrogent sur la beauté, l’art, le désir et la nécessité de l’écriture. Deux textes mélodieux qui promettent un magnifique dialogue.
Katja Schönherr et Julia Deck dessinent la géométrie des relations que peuvent entretenir mère et enfant. Dans La famille Ruck (Zoé), Inge, après une chute, devient dépendante malgré elle de son fils et de sa petite-fille. Cette situation exacerbe les tensions pour créer une savoureuse comédie sociale. Ann d'Angleterre (Seuil) dépeint les états d’âme d’une fille dont la mère vient d’être victime d'un accident cérébral. La narratrice explore une filiation marquée par les secrets, les non-dits et l’amour. Deux textes au scalpel sur les liens familiaux où la mère est à la fois une bataille et un ancrage.
Dans Le courage des innocents (Albin Michel), Ben, jeune activiste, cherche à sauver son petit frère des foyers sociaux. Une quête qui le mènera à la rencontre d’enfants perdus, ballottés de foyers en familles d’accueil, jusqu’à partir en mission humanitaire en Ukraine ou 20'000 enfants ont été kidnappés et déportés en Russie depuis le début de la guerre. À travers ce héros en lutte, Véronique Olmi dénonce la violence et l’oppression qui brisent les enfances et les vies.
Joël Egloff et Olivier Norek explorent les traumatismes de la guerre. Ces féroces soldats (Buchet-Chastel) restitue l’histoire d’un père marque par la Seconde Guerre mondiale, dressant un portrait intime des souffrances familiales. Les Guerriers de l’Hiver (Michel Lafon) nous transporte en Finlande en 1939, ou l’invasion soviétique rencontre une résistance farouche. Ces récits révèlent l’humanité dans sa fragilité et sa violence, rappelant l’urgence de croire en la paix.
Avec leurs romans, Florent Marchet et Maud Ventura offrent un regard acère sur la persévérance, les illusions et les sacrifices liés à la poursuite effrénée du succès. Dans L'Admiration (Stock), le jeune Bastien, émerveillé par l’univers du stand-up, croise la route de son idole du moment, Nadia, en proie à un succès aussi intense qu’éphémère. Célèbre (L’Iconoclaste) suit Cléo et son ambition a toute épreuve pour devenir une star idolâtrée de la chanson mondiale. L’histoire d’une ascension féroce et brutale vers la gloire.