Dans Histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir (Zoe), Catherine Lovey tisse avec délicatesse une relation improbable entre une femme et son voisin de palier a qui l’on vient de diagnostiquer un cancer. Antoine Choplin nous transporte au Japon dans La Barque de Masao (Buchet-Chastel) ou un ouvrier retrouve sa fille dix ans après leur dernière entrevue. Deux romans empreints de poésie ou les silences relient les êtres.
Rebecca Lighieri et Eliot Ruffel nous entrainent au cœur des tumultes de l’adolescence. Dans Le Club des enfants perdus (P.O.L), Miranda, jeune fille hypersensible et investie de pouvoirs surnaturels, incarne une génération en détresse face à un monde impénétrable et impitoyable. En parallèle, Après ça (L’Olivier) nous introduit dans l'intimité de Max et Lou, dont l'amitié, tissée de silences et de regards, se construit face à l'ennui et la violence familiale.
Deux œuvres qui sondent les blessures invisibles et la transition difficile vers l’âge adulte.
Dans Le carton de mon père (Zoe), Lukas Bärfuss réfléchit à la notion d’héritage, vingt-cinq ans après avoir refusé ce que son père lui avait lègue à sa mort. Avec Ce qu’il reste de tout ça (Slatkine), Fanny Desarzens met en scène une famille sur plusieurs générations, chacun tentant de mettre à l'abri ses descendants. Ensemble, ils dialoguent sur ce dont on hérite, ce qu’on transmet, mais aussi ce que l’on laisse.
La poétesse genevoise Pierrine Poget revient avec Inachevée, vivante (La Baconnière), une réflexion sur la féminité. Une quête inquiète qui prend forme dans l’écriture, sensible et intense. Elle dialogue avec Matthieu Corpataux dont les poèmes narratifs d’Emma au jardin (Empreintes) forment une collection d’instantanés ou de petits riens donnent vie, et profondeur, a son personnage.
Sous les plumes d’Helene Jacobé et Miguel Bonnefoy, des destins extraordinaires prennent vie. Dans Le Lotus jaune (Favre/Héloïse d’Ormesson), Lin Heir, enfant de la Chine du XIXe siècle, surmonte une enfance ravagée et s’émancipe de sa condition féminine. Le rêve du jaguar (Rivages) relate l’ascension d’un orphelin vénézuélien, devenu chirurgien renomme, ainsi que la lutte héroïque de sa famille à travers les révolutions. Comment des vies modestes se métamorphosent-elles en destins grandioses ?
Dans Primitivo (En bas), Pedro Lenz fait le portrait d’une amitié entre Charly, apprenti maçon, n’ayant jamais quitté son village, et Primitivo, maçon asturien ayant fui le franquisme. La Ferme du paradis (Albin Michel), de Bernard Comment, est un récit d’anticipation ou l’étranger n’a pas bonne presse. C’est aussi l’histoire d’un voyage, celui de Robert et Camille, le long de la frontière franco-suisse, et qui porte l’héritage des flux d’immigration de l’Histoire.
Comment les écrivains s’emparent-ils de la figure de l’étranger pour nous montrer la richesse de l’interculturalité ?
Dans Si les forêts nous quittent (Hélice Hélas), Francesco Micieli donne la parole à un groupe de jeunes activistes du climat. Une plongée poétique dans l’urgence écologique qui resonne avec le roman graphique d’anticipation Terra Animalia (La Joie de Lire) de Tom Tirabosco. Un dialogue pour nous inviter à réfléchir à notre place dans l’écosystème, à nos moyens d’agir et de renouer avec un mode de vie plus simple, plus en phase avec les espèces végétales et animales qui nous entourent.
Une table ronde sur l’accessibilité du livre et de la lecture en Suisse romande. Ecrire et lire quand on est en situation de handicap, est-ce possible ?
Voici quelques thèmes qui seront abordés: comment écrire et publier ? Peut-on écrire des livres littéraires en français facile à lire ? A qui sert une bibliothèque sonore ? Les bibliothèques publiques sont-elles accessibles ?
On ne présente plus Daniel de Roulet, 80 ans cette année. Auteur de près de vingt romans, de textes autobiographiques, d’essais et de récits de voyage, le Genevois a aussi été marathonien.
Une rencontre autour de l’écriture, du corps, du rythme essentiel, car "la course à pied n’est pas un sport, mais un art qui se pratique aussi bien au grand air qu'en chambre, un livre a la main".
Dipesh Chakrabarty a été récompense du Prix Européen de l’Essai 2024 pour son ouvrage Après le changement climatique, penser l’histoire (Gallimard). Exceptionnellement présent en Suisse, il discutera des forces de vie sur Terre avec le philosophe Dominique Bourg, auteur de Dévastation (PUF). Une rencontre pour tenter de mieux comprendre les enjeux de l’écologie et les changements fondamentaux qui nous attendent pour la poursuite de l’aventure humaine. Leur dialogue fera émerger la pluralité des types de connaissance à disposition, et l’urgence de les mutualiser.