Les univers de Carole Martinez et Colin Niel s'entrelacent pour sonder les angoisses de l'enfance et de la parentalité. Dans Dors ton sommeil de brute (Gallimard), un cri terrifiant ébranle la planète. Eva, refugiée en Camargue avec sa fille Lucie, découvre que ce phénomène surnaturel touche tous les enfants du monde, transformant leurs rêves apocalyptiques en réalités menaçantes. Dans Wallace (Rouergue), Mathurine, mère célibataire et protectrice de l'enfance en Guyane, est hantée par la mort tragique d'une adolescente. Lorsque le père de la défunte partage une vision étrange vécue en forêt, ses recherches prennent une tournure troublante.
Dans son roman La Méduse noire (Calmann-Levy), Yann Queffelec nous transporte dans l’après-guerre d’Algérie à travers le retour d’Eddie Poujol à Marseille en 1962. Agé de 19 ans, Eddie est profondément marqué par les horreurs de la guerre et les tensions familiales. En quête de sens, il rencontre Agnes. Leur amour naissant et l’annonce d’un enfant lui offrent de nouvelles perspectives. L’auteur explore avec sensibilité le traumatisme, la reconstruction personnelle, après l’effroi et l’espoir d’une vie meilleure.
Boubacar Boris Diop discute de son roman Un tombeau pour Kinne Gaajo (Philippe Rey) avec Alain Mabanckou qui, avec Lettre à Angela Davis (Robert Laffont) dresse un portrait littéraire de cette figure emblématique de l'engagement anti-raciste et féministe. Ils interrogent la liberté et l’oppression, nous immergeant dans le combat de femmes exceptionnelles. Deux récits engagés où le souffle de la résistance et la quête de liberté s'entrelacent, nous rappelant la puissance des mots pour éclairer nos combats.
Marc Agron, Colombe Boncenne et Lorraine Fouchet nous entraînent dans les méandres de la création littéraire. La vie des choses (La Veilleuse), dessine le portrait d’un écrivain déchu qui est prêt à tout pour retrouver les faveurs du public. De mes nouvelles (Zoé), nous plonge dans les réflexions intimes d’une écrivaine où réalité et imaginaire se confondent. En écho, L’écriture est une île (Héloïse d’Ormesson) met en scène une romancière parisienne sur l’île de Groix qui y anime un atelier d’écriture où les participants vont réussir à donner un sens à leur existence.
Jonathan Coe, auteur britannique majeur, creuse le savoureux sillon de la satire socio-politique. Son dernier roman, Le Royaume Désuni (Gallimard), est une fresque sociale brillamment construite qui retrace habilement et avec nombre rebondissements le destin d’une famille, d’une chocolaterie et d’un pays sur les sept dernières décennies. Un grand entretien qui s’annonce passionnant avec un incontournable des lettres anglaises !
Le livre sur les quais a laissé carte-blanche à Marie-Hélène Lafon, Présidente d’honneur de cette édition, pour dialoguer avec les auteurs de son choix. Elle a choisi Blaise Hofmann, avec qui elle partage un profond attachement à la terre, au monde rural et aux personnages qui l’habitent.
Dans La mémoire délavée (Mercure de France), Nathacha Appanah rend mémoire à ses aïeux partis d’Inde pour l’Île Maurice à la fin du 19e. Avec Generator (Sabine Wespieser), Rinny Gremaud part quant à elle sur les traces de son père – un ingénieur britannique employé d’une centrale nucléaire en Corée – qu’elle n’a jamais connu. Lorsque le narrateur de L’enfant dans le taxi (Minuit), de Sylvain Prudhomme, apprend à l’enterrement de son grand-père que ce dernier a abandonné un fils dans le chaos de l’après-guerre, il décide de mener l’enquête. Trois textes sensibles qui défont les silences familiaux et écrivent ces vies pour qu’elles ne sombrent jamais dans l’oubli.
Agnès Ledig dans Un abri de fortune (Albin Michel) imagine les écorchés de la vie qui s’aventurent en haute-montagne pour se reconstruire et surtout, essayer d’aller de l’avant. Dans son premier roman Une ascension (Slatkine), Pauline Desnuelles explore la question du deuil avec finesse et sensibilité. Après la disparition de Théo, emporté par une avalanche, sa femme se lance dans la rédaction d’une biographie sur Marguette Bouvier, première femme à avoir descendu le Mont Blanc. La nature et l’ailleurs permettent-ils de se reconstruire?