A tout de suite sur le bateau!

Pour les tables rondes, à chacun ses petits trucs. Le mien, c’est de prendre des notes en vrac sur des feuilles A4 et de les passer, histoire de tout avoir bien à l’esprit, sur des cartes format carte postale juste avant de monter sur scène: ça tient bien dans la main, ça colle pas avec ses voisines et ça amplifie pas trop les tremblements quand l’émotion monte. Mais, en général, j’évalue le temps au plus juste et je me retrouve souvent à recopier à toute vitesse des notes que j’ai de la peine à relire...

Un jour particulièrement critique, je me suis retrouvé à peaufiner mes cartes sur la terrasse du Rong Town, au tout début de la Grand-Rue de Morges. Et qui c’est qui est venu s’asseoir à la table en face de moi? Darius Rochebin himself, dans un état a priori assez proche du mien. Je lui jetais de temps en temps un coup d’œil en finissant de recopier mes derniers points de biographie et je me suis rendu compte que je me mettais à transpirer presque autant pour lui que pour moi. Bien sûr, il a l’habitude, c’est son job, mais la table ronde qui l’attendait, c’était du lourd : rien de moins que d’Ormesson!

En me levant, j’ai pas pu m’empêcher de lui lancer:

– Alors, collègue: à tout de suite sur le bateau!

Il m’a fait un petit sourire, un signe de la main et puis s’est replongé dans ses notes.

Faire un peu mieux connaissance

D’abord, il y a cette photo transmise par l’éditeur que Laura me dépose sur le serveur. En la bichonnant un peu pour le site, cette photo, je prends le temps de la regarder. Je me demande qui est cette personne, ce qu’elle écrit, pourquoi elle l’écrit, ce qu’elle pourrait me raconter si je l’avais là, en face de moi, de l’autre côté de son bout de table et de ses piles de livres, sous la grande tente au bord du lac.

Après, en lisant la bio qui m’est arrivée la même manière, j’en sais un peu plus, mais pas toujours: de temps en temps, ces mots qui viennent s’ajouter à la photo, ça brouille cette image que j’avais commencé à me faire. L’auteur gagne encore un peu de chair grâce à mes quelques recherches – site, blog, Twitter, Facebook, Wikipédia – pour ajouter des liens à sa fiche, mais il me manque encore les livres et cette fameuse causette autour du bout de table sous la tente.

Avec un peu de chance, Twitter se met à gazouiller, Facebook à clignoter et je peux échanger quelques lignes avec cet auteur dont je viens de mettre la fiche en ligne. Alors, pour autant qu’on dépasse les remerciements d’usage, on prend un peu de temps pour faire connaissance de cette manière à la fois concise et personnelle qui est celle réseaux sociaux. Du coup, l’envie s’installe de pouvoir prendre un de ces bouquins sur ce fameux bout de table sous la tente, de pouvoir le feuilleter en continuant cet échange avec son auteur et peut-être, une fois que le tourbillon de ce premier weekend de septembre sera derrière nous, de pouvoir le lire.