Cette semaine, dans le blog des auteurs, c’est un texte en anglais de Gabriel Gbadamosi que vous pourrez découvrir!

Par ici pour la lecture!

Le père de Juliet c’est moi

Chaque mercredi, un auteur nous dévoile son univers

I played Capulet, Juliet’s dad, when I was sixteen in a youth theatre production of Shakespeare’s Romeo and Juliet at the Old Vic Theatre in London. Really, I wanted to be Romeo: we all did; only the Nurse among the girls wanted to be in the play about a Nurse sorting things out instead of the one about Juliet falling in love; we all wanted the attention of being the ones to be loved. We didn’t like Romeo, who played it flaunting himself, and so we liked it when the first night came and all our jealous dreams about him came true. It happened like this: the Inner London Education Authority who organised us to put on the set text for schools had one of those days – like the one in Rosencrantz and Guildenstern Are Dead – when you flip a coin and it keeps coming up Heads: they only booked in girls’ schools. On the opening night we had an audience of a thousand teenage girls screaming their heads off in derision at Romeo trying to get past the line – O sweet Juliet, Thy beauty hath made me effeminate. Well, he was a bit limp, but we didn’t mean for them to tear him apart. He was like a mouse panting in the spotlight under an enormous black cat stretching out its claws from the darkness. Of course, they were only sharing that they all knew about first time nerves ending in impotence – it was part of the sex education we all got out of the play at school – but contempt for a performance not coming up to scratch can be cruel. It started with giggles – which in girls are infectious – and became the roaring sound of a mob starting to enjoy it, ready to pounce and kill anything that moved across the stage if it even opened its mouth. No one wanted to go on – not Capulets, not Montagues – none of the boys, not one of the girls. And seeing it from the audience point of view it must look funny when instead of making an entrance the actors get pushed on to the stage struggling in their costumes. Everyone was getting killed out there. It was blood all over the stage. Until I came on as Juliet’s dad, and grabbed her by the hair, ripped her dress open, and threw her across the room for disobeying me and meeting a boy. I even remembered to glare at Juliet’s mum, daring her to say anything (she didn’t have a line there, so she just turned away). You could hear a pin drop, the silence of Juliet sobbing. And that’s when the penny dropped. The dirty secret about who I was and what was going on for all those girls – I was my dad, jealously guarding the burgeoning sexuality of my teenage sisters against those lurking boys, and they, out there in the dark, were all my daughters, because what was going on in my house was going on in theirs. It was out of the closet, the dirty secret of sexual jealousy and violence between fathers and daughters, made public by the silence that surrounded it – the pin drop, the sobs. Now when I write, that experience of becoming my father to play Capulet informs the way I make characters. And the public silence of 1000 London teenagers has always sounded more thunderingly truthful to me than applause.

Gabriel Gbadamosi

Cette semaine dans le blog des auteurs, découvrez un texte inédit d’Olivia Gerig

Chaque semaine, un auteur nous dévoile son univers.

L’Étranger… ne plus se sentir étrangère au monde

Tous les livres que j’ai lus m’ont donné l’envie d’écrire, c’est évident; quel qu’en soit le genre ou l’auteur, l’époque ou l’histoire.... Cependant, en y réfléchissant, j’ai compris que mon envie d’écrire était plutôt née de l’envie d’exprimer, de raconter et de partager. Exprimer des émotions. Partager des pensées et en discuter. Raconter une histoire et entraîner le lecteur avec moi. Jamais je n’aurais pu imaginer écrire un livre comme ceux que j’ai lus ou même un jour être moi-même publiée... Alors que l’envie d’écrire, elle, a toujours été là, simultanément à mes lectures. Parfois, elle les accompagnait, parfois elle s’en détachait. Elle s’est concrétisée quand, un jour, l’une de nos professeurs de français au collège nous a demandé d’écrire une dissertation sur le livre qui nous avait le plus fortement marqué.

Tout est apparu comme une évidence lorsque je me suis rappelé la première phrase de L’Etranger d’Albert Camus: «Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.» Albert Camus et l’Etranger. Meursault et sa personnalité. L’existence, l’absurdité de notre condition humaine, de nos émotions et de nos sentiments. Le détachement de Meursault de ce qui me paraît le plus important: l’émotion, le sentiment.
Meursault m’a donné l’envie de prendre le contrepied et d’exprimer la vie, les sentiments et les émotions face à cette existence absurde. Albert Camus a toujours été une source d’inspiration pour moi et c’est la lecture de L’Etranger qui m’a donné l’envie de ne plus être étrangère à moi-même et donc de ressentir, d’exprimer et de partager des émotions par l’écriture. Il s’agit du seul moyen d’expression, selon moi, qui ne permet de ne pas mentir et oblige à relater les choses telles qu’elles sont, bien sûr selon une perception propre à chaque auteur.

Puis vinrent La Chute, Les Justes, L’Homme Révolté, Le Mythe de Sisyphe... La lecture de l’œuvre d’Albert Camus m’a également incitée à vouloir être un témoin de mon époque, de mon temps. Relater, mettre en perspective et interroger, donner un sens à ce qui n’en avait pas, faire comprendre et apprendre.

Écrire un roman policier comme L’Ogre du Salève, essayer de comprendre la naissance du mal et ses origines, en contemplant l’influence du passé de chacun et de l’Histoire sur le présent, était un premier pas...

La première phrase de mon prochain roman est plutôt un questionnement sur les différentes perceptions de la vie et l’importance des croyances que nous pouvons avoir d’un côté ou de l’autre du globe : «KARMA. Cinq lettres en majuscules. Tout n’est qu’une question de Karma. Qui en décide ? Nul ne le sait ; il réside en vos actions, votre cœur, il est autour de vous, en vous.»

Mon prochain roman s’intitule Impasse khmère et se déroulera entre le Cambodge et la Suisse......

Olivia Gerig

De la terre à la lune

Chaque mercredi, un auteur nous dévoile son univers
Lorsque l’on me demande quel est le livre qui a suscité en moi l’envie d'écrire, je réponds sans hésitation : pas un livre, mais un auteur.  Jules Verne.
Voici un homme qui a généreusement nourri mon adolescence. Il lui a apporté le goût du voyage, du dépaysement, de l’aventure, du défi, du refus des conventions, et l’envie de croire à l’impossible.
Aujourd'hui encore, s’il m’arrive de me replonger dans « Vingt mille lieues sous les mers », les premières lignes me font aussitôt l’effet d’une « madeleine » et raniment des heures jubilatoires : « L’année 1866 fut marquée par un événement bizarre, un phénomène inexpliqué et inexplicable que personne n’a sans doute oublié. En effet, depuis quelque temps, plusieurs navires s’étaient rencontrés sur mer avec une « chose énorme », un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, infiniment plus vaste et plus rapide qu’une baleine. » L’accroche est parfaite. Comment résister à l’envie de poursuivre, de tourner la page, de dévorer le premier, le deuxième, et tous les chapitres qui suivent ? Il existe un terme anglo-saxon pour qualifier cette attraction qui n’a pas vraiment d’équivalent dans la langue française un : page-turner, que l’on pourrait traduire par : un « livre-aimant », dans le sens d’aimer ou « qui aimante ». Mr Verne en fut peut-être l’inventeur.
Entre les « Enfants du capitaine Grant », « Michel Strogoff », « Le Tour du monde en quatre-vingts jours » et « De la Terre à la Lune », on n’en finit pas de s’évader, de voguer tel le Nautilus vers des mondes extraordinaires. Le but premier de la lecture n’est-il pas précisément de décrocher du quotidien, d’embarquer pour le rêve et de s’identifier aux héros que l’on croise à travers les pages ?  En tout cas, je suis persuadé que mon goût irrépressible pour les changements de décor me vient de ces romans. L’Égypte, l’Espagne, la Flandre, l’Écosse, le Moyen-Orient, l’Afrique du Sud et j’en passe. J’ai aussi, à ma manière, et avec plus ou moins de bonheur, écumé les mers et les terres, et tenté de vivre ou de faire revivre mes premières joies littéraires. Ai-je eu raison de varier ainsi les lieux et les thèmes, de ne pas m’en tenir à une ligne éditoriale stricte ? Que de fois n’ai-je entendu qu’il est essentiel qu’un écrivain reste sagement dans sa « case », et « fidélise » le lecteur ou la lectrice. On ne passe pas impunément de la biographie au roman, du roman au polar, du polar à l’essai. La pauvre Agatha Christie en sait quelque chose, à qui ses admirateurs n’ont jamais pardonné le moindre écart. Point de salut hors d’Hercule Poirot.
Tant pis, je plaide coupable et réclame Mr. Jules Verne à la barre.
D’ailleurs, je suis un cas désespéré. Pour preuve, mon prochain commence par : « Non, il ne s’agit pas d’un roman. »
On ne se guérit pas.

Gilbert Sinoué

Nouveauté pour nos lecteurs jeunes adultes!

La youtubeuse Margaud Liseuse s'associe au Livre sur les quais pour animer une nouvelle page facebook destinée aux jeunes adultes et leur présenter les auteurs qu'ils pourront rencontrer en septembre!

Le blog des auteurs est ouvert !

Depuis l'année dernière, le Blog du Livre sur les quais donne la parole aux auteurs ! Une occasion pour eux de se présenter avant leur venue à Morges en septembre et de permettre aux lecteurs de s'immerger complètement dans leur univers.

Cette année, nous vous proposons à nouveau cette opportunité de rencontres. Chaque semaine un écrivain répond aux deux questions que nous leur avons posées :

Quel livre vous a donné envie d'écrire ?
Quelle sera la première phrase de votre prochaine ouvrage ?

Ces textes vous donneront un aperçu de leurs sources d'inspiration et de leur écriture. Rendez-vous tous les mercredis sur ce blog pour lire les quelques lignes d'amuses-bouches littéraires qui vous sont offertes en attendant le festival !

Le blog des auteurs est ouvert!

Tous les mercredis, un auteur nous dévoile son univers.

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La nouvelle Newsletter du Livre sur les quais est partie!

Au programme: un grand coup de projecteur sur les auteurs, avec une levée de voile sur les premiers grands noms, des portraits d'auteurs à découvrir ainsi qu'une présentation du cercle des amis.
Si vous souhaitez la découvrir ou bien la relire, cliquez ici.

Les auteurs ont commencé à annoncer leur venue au festival! Retrouvez les sur notre site dès ce week-end au fur et à mesure de leur confirmation!