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Marina Skalova

Années de présence

2020 2025
Suisse
Marina Skalova © Michela Di Savino
Photo © Michela Di Savino

Marina Skalova est écrivaine et traductrice littéraire. Elle est née à Moscou, a grandi en France et en Allemagne, vit à Genève. Lauréate du Prix de la Vocation en poésie, ses livres paraissent aux éditions Héros-limite, au Seuil, chez l’Arche, aux éditions des Lisières et aux éditions d’en bas. Elle est l’autrice de livres de poésie, de théâtre et de formes hybrides, se jouant des frontières des genres et des langues. Son œuvre est traduite dans différentes langues et jouées sur de nombreuses scènes européennes. Son prochain livre le corps cille, un livre de poésie trilingue, paraît aux éditions Héros-Limite en 2025. En tant que traductrice littéraire du russe et de l’allemand, elle a traduit de la poésie (Galina Rymbu, Levin Westermann, Lida Youssoupova), des romans (Sacha Filipenko, Dorothee Elmiger) et du théâtre vers le français.

Le corps cille (Héros-limite)

Le corps cille est un recueil de poèmes courts, en quête d’images incisives pour dire le corps, où les langues se font écho sans se répondre tout à fait. Ce recueil a été composé par couches successives, dans une sorte de tâtonnement, à la fois en français, en allemand et en russe, par juxtaposition, chevauchement. Tout au long du recueil l’espace de la page rend compte de ce dialogue entre les langues. Depuis la guerre en Ukraine, écrire en russe n’est pas anodin et questionne inévitablement le sens même de toute forme d’écriture. Les poètes de langue allemande ont traversé cette mise à l’épreuve. La littérature de langue française fait comme si tout cela ne la regardait pas.

Le corps cille rend compte d’un accouchement, de la naissance vécue comme une dépossession de son propre corps ; un démembrement d’où surgissent des images de violence extrême. Mais peu à peu les poèmes se déploient et laissent libre cours à l’éclosion d’un « tu ». C’est d’abord une « virgule, avait dit le médecin » puis le surgissement d’un être humain. Contre-pied de la dou­leur, l’enfantement donne lieu à la tendresse et à l’émerveillement. Cette joie intense est surgissement, l’autrice nous fait découvrir les premières perceptions du monde à hauteur d’enfant. Les fragilités du corps féminin. L’ambivalence de la maternité de manière à la fois concrètes et métaphysiques. Les poèmes de Marina Skalova laisse entrevoir des moments de distorsion, de troubles, de vide, mais aussi de métamorphoses. Le corps cille est un livre sur le vacillement.