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Joseph Incardona

Joseph Incardona

Joseph Incardona, Suisse d’origine italienne, vit à Genève. Il est l’auteur d’une quinzaine de romans. Les derniers, Derrière les panneaux, il y a des hommes (Grand Prix de littérature policière), La Soustraction des possibles (Prix Relay), Les Corps solides et Stella et l’Amérique (Prix Michel Lebrun) connaissent un succès croissant, tant critique que public. Plusieurs sont en cours d’adaptation.

Le monde est fatigué (Éditions Finitudes)

Êve est une sirène professionnelle qui se produit dans des shows aquatiques. Mais sa queue en silicone et sa beauté cachent un secret. Un soir, elle a été fauchée par une voiture et laissée pour morte au bord de la route, le corps fracassé. Êve, avatar glamour de la femme qu’elle était, comme Monte-Cristo est celui de Dantès, va préparer sa vengeance durant des années.

Joseph Incardona décrit une femme que rien ne pourra détourner d’un but qui la mènera à sa perte, et fait un parallèle saisissant avec un monde qu’il décrit comme à bout de souffle, pris dans la spirale délétère de désirs extravagants qui l’épuisent. À mi-chemin entre figure mythologique et créature hybride à la Cronenberg, Êve la Sirène est un personnage au-delà de l’humanité, par son corps et par ses aspirations mortifères, peut-être justement parce que son humanité lui a été arrachée brutalement. Dans une relecture noire et post-moderne du conte d’Andersen, Joseph Incardona fait vaciller sa sirène et redonne une voix implacable à celle qu’on a voulu faire taire. Comme dans ses précédents romans, Joseph Incardona ne se pose jamais en moraliste, il ne dénonce pas, ne juge pas. Par le biais de la fiction, il tend seulement un miroir où se reflète une société mondialisée sans âme et souvent cynique, vivant et consommant dans des lieux interchangeables.

Photo © Chloé Cohen