Jean-Pierre Rochat
201320152021Écrivain et paysan, Jean-Pierre Rochat est né en 1953 à Bâle et a grandi à Bienne (BE). Après une jeunesse insoumise, il devient berger à l’alpage l’été et comme journalier en plaine l’hiver. Dès 1974, fermier, il exploite avec sa famille un domaine au sommet de la montagne dans le Jura bernois et assouvit sa passion des chevaux Franches-Montagnes. C’est en 1982, avec la publication de son premier recueil de nouvelles, puis avec le récit Berger sans étoile (Éditions d'en bas,1984), la chronique de la vie d’un berger de 20 ans, qu’il parvient à concilier ses deux passions et à entrer sur la scène littéraire. Arrivé à l’heure de la retraite, il remet le domaine à sa fille en 2018. On lui doit plusieurs récits, dont Epilady (1994), de nombreuses nouvelles, Scènes de la vie agricole (1982), Hécatombe (1999), ainsi qu’un recueil de poésie, Sur du rouge vif (1999). L’Écrivain suisse allemand (2012), roman qui raconte à partir d’un enterrement l’amitié unissant un paysan de montage à un écrivain à succès, a été récompensé par le prix Michel-Dentan. En 2019, le prix du roman des Romands lui est décerné pour Petite Brume, poignant récit d’un paysan ruiné, contraint à vendre bêtes et biens.
La légende du merle (éditions d'en bas)
La légende du merle est un roman diariste, intimiste, porté par le chant d’un merle du premier printemps de février au coeur de l’été, à la moitié d’août où l’oiseau s’est tu. Dans la félicité du paysan retraité, aujourd’hui confiné, l’écrivain prend des notes, les réécrit quinze fois, évoque tour à tour avec mélancolie l’absence de ses petits-enfants, puis avec sensualité les femmes de sa vie. Les carnets de l’écrivain-paysan se lisent d’une traite comme un long poème qui vient interroger son processus d’écriture : « (...) il y avait les prés si appréciés, si vivants, si percutants, comment les ramener sur la page blanche, étaler les surfaces, la mue des surfaces en images satellites, je commence les foins ici (...) » Au fil de cette « rétrospective anarchique » il ne se trouve pas plus malin, mais ça le rend heureux, il est rempli de paysages locaux, on le dit écrivain régional, « le merle n’est pas un oiseau migrateur, il a ses limites ». Jean-Pierre Rochat affectionne la forme brève teintée d’oralité. Sa prose, malicieusement créative, âpre et charnelle offre un souffle unique à des personnages qui ont fait le choix du vivant. Non sans lucidité et sarcasme, l’œuvre généreuse de l’écrivain embrasse avec bienveillance les difficultés de la réalité paysanne contemporaine et en désamorce la déliquescence en un bouleversant hymne à la terre
(photo © Markus Schweizer.)
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