Jakuta Alikavazovic

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20172021

Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris. Normalienne, elle enseigne la littérature et l’art américains à la Sorbonne-Nouvelle. Elle a grandi entre plusieurs langues, dont le bosnien et l’anglais, mais le français est « sa » langue, celle de son écriture si singulière. En marge de son œuvre elle traduit de l’anglais des romans (Ben Lerner) ou des essais (David Foster Wallace). Son premier recueil de nouvelles, Histoires contre nature, paru en 2006, l’impose d’emblée comme un écrivain incontournable. En 2007, elle obtient la Bourse écrivain de la Fondation Lagardère et publie Corps volatils, couronné par le prix Goncourt du Premier Roman en 2008. En 2010, Le Londres-Louxor, un roman hanté – déjà – par le spectre de la guerre, rencontre un accueil enthousiaste auprès de la critique. Elle reçoit en 2012 la mention spéciale du prix Wepler pour La Blonde et le Bunker. En 2013-2014, elle a été pensionnaire de la villa Médicis.

 

Comme un ciel en nous (Stock)

Si l’on s’en tient aux faits, l’autrice passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite. Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. » Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l’on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l’esthète-pilleur qui se promène l’air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ». En effet : comment ? Même si l’autrice exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d’affirmer que l’amour, celui réciproque d’un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant.

 

(Photo © Maia Flore)

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