Francesco Micieli
2024Né en 1956 à Santa Sofia d’Epiro (Italie), arrivé en Suisse en 1965, Francesco Micieli a étudié les lettres romanes et allemandes à Berne, Florence et Cosenza, et travaillé comme metteur en scène, acteur et directeur de théâtre. Il poursuit aujourd’hui son œuvre d’écrivain à Berne, après avoir enseigné à la Haute école des arts de Berne et à l’École d’arts visuels Berne et Bienne. Ses livres lui ont valu de nombreuses distinctions et ont été traduits en diverses langues. En français, on consultera son tryptique poétique, Je sais juste que mon père a de grosses mains [suivi de] Le rire des moutons [et de] Mon voyage en Italie paru aux éditions d’en bas en 2013, également traduit par Christian Viredaz.
Si les forêts nous quittent (Hélice Hélas)
Lors d’un été de canicule, des jeunes désœuvrés se retrouvent autour de l’arbre ombrageant de la terrasse d’un café. L’angoisse climatique, les extinctions de masse, l’inaction des politiques, les migrations forcées, toutes ces préoccupations minent leurs perspectives d’avenir. Avec l’arrivée mystérieuse de Ginkgo dans le groupe, prophétesse malgré elle d’un sursaut révolutionnaire, celui-ci se resserre et se solidarise autour d’un idéal de communion avec le Vivant, d’amour et de rébellion. Pourtant, juste après une action militante, Ginkgo ne donne plus signe de vie, laissant le groupe désemparé ; sa disparition subite préfigurant celle des biotopes, de l’Humanité, ainsi que des idéaux et des espoirs d’alternatives.
Dans ce roman polyphonique, Francesco Micieli donne la parole aux activistes du Climat, à la jeunesse. Sous la forme de dépositions de police, chacun raconte sa version des faits, la formation du groupe, ce qui les a animé, ainsi que leur fascination pour Ginkgo, tout autant que le désarroi qui s’est suivi avec la dissolution du collectif. Rédigé à la suite d’ateliers d’écriture réunissant des jeunes réfugié·es et étudiant·es, Si les forêts nous quittent est une plongée poétique dans l’urgence écologique. Un roman chargé d’une aura et d’une présence, interrogeant avec subtilité tant l’engagement militant que la solastagie (nb. la détresse émotionnelle causée par la destruction des biotopes) dans ses dimensions les plus sous-cutanées, sensibles, voire mystiques.
Traduit de l'allemand par Christian Viredaz
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