Claire Berest

Présence durant les éditions :

20162017

Claire Berest publie son premier roman, Mikado, à 27 ans. Suivront deux autres romans : L’orchestre vide et Bellevue (Stock, 2016) et deux essais : La lutte des classes, pourquoi j’ai démissionné de l’Éducation nationale, et Enfants perdus, enquête à la brigade des mineurs, sorti en poche en 2015.

 

Gabriële

 

« L’origine la plus lointaine de notre livre Gabriële fut l’envie que nous ressentions d’écrire un jour ensemble. De mêler si bien nos mots et nos styles qu’il n’existe plus qu’une seule voix entre nous. Ce serait le portrait d’une femme, notre arrière-grand-mère Gabriële Buffet-Picabia. Elle est apparue comme une évidence, parce que nous ne connaissions rien d’elle ni de son mari, Francis Picabia, peintre célèbre de la première moitié du xxe siècle. Lorsque nous étions enfants, tout ce qui touchait à la famille paternelle de notre mère, les Picabia, avait été passé sous silence. Le peu que nous avions glané à leur sujet était fascinant et effrayant. Lui, un génie ingérable. Elle, une femme très forte, « à l’intelligence supérieure », d’une liberté totale pour son époque. D’accord. Mais aussi des parents totalement absents. Des enfants abimés. Si bien que notre grand-père, dernier des enfants de la fratrie Picabia, s’était suicidé tout jeune homme. Notre filiation s’était brisée dans la vie folle de ce couple insolite. Il restait notre mère, Lélia Picabia, qui portait un nom trop beau pour ne pas cacher une douleur.
Pour nous, tout restait à trouver. Nous avons découvert que l’influence de cette femme sur les artistes de son époque avait été décisive – et pourtant ignorée de l’histoire de l’art. Son destin était encore plus fou que ce que notre imagination aurait pu rêver. Une femme qui a brisé tous les carcans de son époque : alpiniste, théoricienne de haute voltige, compositrice. Aimée de Marcel Duchamp, elle vécut entre son mari et ce jeune amoureux. À trois, ils forment une entreprise de démolition de l’art ancien. Ils constituent aussi un trio sensuel, ambigu, qui voyage de Paris à New York, Barcelone et Zürich ; qui croise Guillaume Apollinaire, Tristan Tzara, Arthur Cravan, Marie Laurencin et Pablo Picasso. La vie de ces êtres fut un roman, il nous restait donc à l’écrire. »

 

(Photo © Alexandre Guirkinger)

 

 

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