Arthur Dreyfus

Présence durant l'édition :

Né en 1986 à Lyon, Arthur Dreyfus publie son premier roman en 2010 aux éditions Gallimard : La Synthèse du camphre. Magicien professionnel, il change de registre après ses études pour se consacrer à l’écriture. Il publie notamment Histoire de ma sexualité (Gallimard, 2014), Correspondance indiscrète avec Dominique Fernandez (Grasset, 2016) et Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui (P.O.L, 2021). Également journaliste et critique d’art, il développe depuis 2014 une œuvre de cinéaste documentaire.

La Troisième main (P.O.L)

Ce roman est le journal d’un garçon atteint d’une monstruosité, le récit d’une particularité capable de bouleverser une vie.
Pendant la guerre de 1914, à Besançon, un adolescent est pris sous un bombardement. Recueilli et soigné par un médecin fou qui entend expérimenter sur des blessés une technique révolutionnaire de greffes de membres, le jeune homme se réveille sur un lit de fortune avec, greffé à l’abdomen, un bras et une troisième main qui appartenaient à Hans, un soldat allemand. Il réussit à s’enfuir des griffes de ce nouveau « docteur Frankenstein » et erre sur les routes entre la France et l’Allemagne en dissimulant sa monstruosité. Cependant, cette troisième main perverse, toxique et criminelle devient un atout quand notre héros se fait embaucher dans une usine de boulons ; par sa dextérité il devient un ouvrier hors pair, connaît une promotion fulgurante et épouse la fille du patron. La nuit de noces est un désastre quand la jeune femme découvre la greffe effrayante. Il fuit alors à Paris où il découvre sa vocation dans un livre de magie. Il se fait embaucher dans un cabaret où il excelle dans les tours de prestidigitation, qui lui offrent une vie de plus en plus fastueuse. Avec sa main surnuméraire, il expérimente aussi le plaisir sexuel, le libertinage auquel l’initie Élise, la belle et redoutable propriétaire des lieux, jusqu’à sombrer dans tous les excès, dont l’opium. Renonçant à cette vie de débauche, il rencontre Jade, une jeune institutrice dont il s’éprend follement et qui l’accepte tel qu’il est. Hélas, cette passion réparatrice est rapidement entravée par les turpitudes de sa troisième main. Épuisé par cette lutte incessante contre cet autre lui même, le narrateur finira par se résoudre au pire.
Arthur Dreyfus a écrit sous la forme d’un journal romanesque un conte mélodramatique et gothique sur la pulsion et la différence, dans l’esprit des nouvelles de Poe ou du Portrait de Dorian Gray, ou encore d’Elephant man de David Lynch au cinéma.

(Photo © Hélène Bamberger)