Arthur Billerey

Présence durant l'édition :

Né en 1991 au cœur de la Grande Brasserie d’Audincourt, en Franche-Comté, Arthur Billerey est éditeur, poète et critique littéraire. Il vit aujourd’hui en Suisse, à Vevey, et il travaille comme graphiste pour les éditions Florides helvètes. Cofondateur des éditions La Veilleuse, qui s’engagent à faire découvrir des façons inédites d’écrire le monde, il est aussi fondateur de Trousp, une chaîne Youtube dédiée à la littérature suisse. Il a publié dans plusieurs anthologies et revues littéraires, dont l’Anthologie de la poésie suisse d’aujourd’hui (Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2021) et Haute Tension Poésies françaises d’aujourd’hui (Le Castor Astral, 2022). Aragon, Jean-Claude Pirotte, Wisława Szymborska et Robert Desnos l’influencent au jour le jour. Son premier recueil, À l’aube des mouches (L’Aire, 2019), a été salué par la critique. Son deuxième recueil, La ruée vers l’ombre (Empreintes, 2023), aborde le thème des ombres dans le contexte particulier du réchauffement climatique.

La ruée vers l'ombre (Editions Empreintes)

Le deuxième recueil du poète Arthur Billerey aborde le thème des ombres dans le contexte particulier du réchauffement climatique, révélant à travers son élan poétique les tourments liés à l’écoanxiété de sa génération. Avec un goût certain pour le jeu, la rime, la rupture, l’auteur fait s’entrechoquer des images en clair-obscur qui glissent de strophe en strophe avec un lyrisme que l’humour vient débarrasser de toute pesanteur (p. 23) :

tous les puits en général
ont la tête remplie d’eau
puisque l’eau est la mémoire
cependant j’en connais un
qui chaque été perd la tête
car les paysans le vident
aujourd’hui ce puits vidé
qui était de la région
ne savait plus son prénom

Par-delà les tristesses, les révoltes, les dégoûts, voici que la récréation de la langue donne à la parole du poète la force d’un plaidoyer, que l’auteur Sylvestre Clancier caractérise ainsi (pp. 60-61) : « Quand l’homme attend une ombre [...] / qui nous protégerait de l’ingéniosité des feux / que nos oncles ont engendrés, le poète attend une ode / qui élargirait la rivière / où les bêtes du monde viendraient boire en écoutant / le silence de l’arc défait. »

(Photo © Elena de la Rubia)