Pierre-Alain Tâche

Pierre-Alain Tâche est né en 1940, à Lausanne, où il a toujours vécu. Juriste de formation, il a pratiqué le barreau avant d’entrer dans la magistrature judiciaire. Ayant résigné sa charge, il se consacre désormais à l’écriture. Sa bibliographie est forte d'une trentaine de recueils de poésie parus, pour l’essentiel, aux Éditions Empreintes et à La Dogana, où son dernier recueil, Fresque avec ange, est sorti en automne 2012. Aux Éditions Zoé, il est également l’auteur de deux proses, L’Air des hautbois et L’Idée contre l’image (qui date du printemps 2013). Traduit en plusieurs langues, il est présent dans diverses anthologies bilingues.

Son œuvre a été consacrée par de nombreux prix tant en Suisse (le prix Schiller lui a été décerné à deux reprises) qu'à l'étranger. La voie verte lui a valu, en 2010, le Prix Roger Kowalski (Grand prix de poésie de la Ville de Lyon). Pierre-Alain Tâche a collaboré, pendant près de vingt ans, à la rédaction de La Revue de Belles-Lettres, où il a publié l’essentiel de ses textes critiques. On a aussi pu le lire dans de nombreuses autres revues (notamment dans la NRF de Jacques Réda).

Le discours est entré dans l’art comme un ver dans le fruit. Tel est le constat de ce livre. Passionné d’art, l’auteur parcourt l’Europe, depuis toujours, pour suivre les expositions, notamment en matière d’art contemporain. Le regard qu’il porte sur ce qu’il voit reste celui d’un amateur – et il tient à ce statut, souhaitant rester capable de comprendre l’œuvre en tant que ce qu’il est : un dilettante. Or, de plus en plus souvent, il se trouve confronté à des œuvres dont il faut avoir lu l’argumentaire pour espérer les voir vraiment et, peut-être, les comprendre. Leur part visible, alors, étouffe sous le texte, n’arrive plus à exister seule, échoue à donner un sens par elle-même.

(Photo © Yvonne Boehler)

Marc Molk

Sophie Divry

Eun-Ja Kang

Eun-Ja Kang, née en 1966 à Haenam en Corée du Sud, est le premier écrivain d'origine coréenne qui écrit en français. Elle a publié, chez Fayard Le Bonze et la Femme transie (2003) qui a remporté la bourse Cino del Duca et Les Promis (2005).

Dans L'Etrangère (Seuil, 2013), Eun-Ja, enfant, vit dans un petit village coréen. Sa famille est pauvre mais unie et aimante. Elle fait de son mieux pour être la meilleure élève de sa classe. En Corée dans les années 70, l’école valorise d’abord les enfants de familles aisées. Mais lorsqu’un nouvel instituteur est nommé et la félicite pour ses notes excellentes la vie d’Eun-Ja bascule. Elle est première de sa classe, et même, il lui offre un cahier. Un cahier à elle… Un trésor.

Eun-Ja grandit, découvre le français qu’elle choisit comme option à l’école. Elle voue une véritable passion à cette langue, à tel point qu’elle décide de devenir écrivain. Plus tard, elle écrira des romans en français. Pour décrocher une bourse d’études pour l’université de Séoul, il lui faut remporter des concours où seul le premier sera aidé par le gouvernement. Elle travaille jour et nuit, assimile une année de grammaire française en trois mois. Elle vit et respire pour sa passion du français. Eun-Ja, à Séoul, rencontre un homme qui l’aime et pense à l’épouser. Mais son amour fou pour le français est plus fort

 

 

 

Dominique de Rivaz

Écrivain, cinéaste et photographe née en 1953, Dominique de Rivaz vit entre Berne et Berlin. Assistante de réalisation d’Alain Tanner notamment, elle a collaboré pendant dix ans au Festival international de films de Fribourg. Son film Mein Name ist Bach a reçu le prix du Cinéma suisse pour le meilleur long métrage de fiction en 2004; Luftbusiness, le prix du Cinéma suisse 2009 pour la meilleure interprétation masculine.

Elle a écrit trois romans : Douchinka (L’Aire, Prix Schiller Découverte 2009); La Poussette (Buchet/Chastel, 2010) et Rose Envy (Zoé, 2012), nominé pour le prix Wepler. Elle est aussi l’auteur d’un livre de photographies sur le mur de Berlin: Sans début ni fin – Le chemin du mur de Berlin (Noir sur Blanc, 2010). Elle publie en septembre 2013, avec Dmitrij Leltschuk, un livre de photographies sur le Grand Nord russe : Les Hommes de sable de Choïna (Noir sur Blanc). Elle prépare également un film documentaire sur ce sujet.

Pour son dernier ouvrageDominique de Rivaz décide de partir à Choïna, un hameau de 300 habitants dans le Grand Nord russe, en découvrant les photographies de Dmitrij Leltschuk. Ce village sur les rives de la mer Blanche, qui était l’un des plus importants ports de pêche de l’Union soviétique, est aujourd’hui envahi par le sable. La pêche intensive a détruit les fonds marins, qui constituaient une barrière naturelle. Les habitants tentent de sauver leur village, en déblayant quotidiennement le dépôt de la mer et du vent.

Les deux photographes, fascinés par ces lieux reculés, oubliés du monde, y ont passé de longues périodes. Leurs images se font écho au fil de l’ouvrage. La lumière particulière du Nord baigne leurs photographies d’enfants ou de vieillards, d’épaves rouillées sur les plages, de l’avion hebdomadaire qui les relie à la Russie, du phare fermé depuis peu par décret officiel. Des textes sur le passé de Choïna et sur la vie quotidienne de ses habitants viennent compléter le dialogue entre les deux photographes. Pour Dominique de Rivaz, Choïna se révèle comme un lieu métaphorique de son espace intérieur, propice au deuil et à la mémoire, un lieu où explorer les confins de la vie.

Rose-Marie Pagnard

Rose-Marie Pagnard vit dans le Jura suisse. Son écriture précise et virtuose est au service d’un monde réel qui pourtant glisse sans cesse vers l‘étrange et l’onirique. Plus malicieuse que celle de Marie Ndiaye, elle cousine pourtant avec elle par son étrangeté et sa précision. Ses grands thèmes, l’amour avant tout, la folie, la création. Ses romans racontent la vie ordinaire, rendue étrange et invérifiable par l’irruption de hasards catastrophiques ou féeriques, par la mise à néant de certitudes sur la folie, sur le don de l’imagination. J'aime ce qui vacille est paru en 2013 aux Editions Zoé.

Comment les parents de la jeune Sofia retrouveront-ils la force de vivre après sa mort ? Illmar, le père, lance alors le projet d'un bal qui réunira tous les habitants de la tour où il vient d'emménager avec sa femme – comme si les vies apparemment ordinaires de leurs voisins allaient les aider à comprendre le drame de Sofia et peut-être les sauver des eaux noires du chagrin. Mais tel un reflet du monde, la tour se révèle être un empilement de vies vacillantes, de destins tous farouchement tendus vers la douceur et la joie intérieure.

Benoît Charlat

Malika Ferdjoukh

Antoine Guilloppé