Vanessa de Senarclens
Née en 1968 à Genève, Vanessa de Senarclens vit depuis 1996 à Berlin. Spécialiste des Lumières, elle enseigne la littérature française à l’université Humboldt. Il y a une dizaine d’années, 16 tiroirs contenant 16 000 fiches atterrissent dans son bureau : les 16’000 livres qu’elles recensent appartenaient à une bibliothèque fondée au 18e siècle par sa belle-famille. Pour raconter cette histoire, elle s’échappe des sentiers académiques et trouve sa voix, dans La bibliothèque retrouvée, à la frontière du récit et de l’essai.
La bibliothèque retrouvée (Zoé)
Le 3 mars 1945, Karl von Bismarck-Osten doit fuir : l’Armée rouge approche de son château en Poméranie orientale, entre Berlin et la mer Baltique. Il n’a le temps de mettre à l’abri qu’une poignée des milliers de livres de sa bibliothèque. Le reste disparaît. Des décennies plus tard, la narratrice rêve de retrouver la collection. Elle n’a à sa disposition que le catalogue sauvé de justesse, des papiers hérités de sa belle-famille, les souvenirs de ceux qui ont connu la bibliothèque, et de rares ouvrages qui resurgissent après avoir transité par Moscou, Potsdam ou la Pologne. Armée d’une solide formation d’historienne, d’un appétit pour les archives et d’un sens de l’humour salvateur, elle remonte le temps jusqu’à la Prusse du XVIIIe siècle, qui s’éveille à la philosophie, à la poésie et aux beaux-arts. De l’Europe des Lumières à l’horreur nazie, l’enquête de Vanessa de Senarclens interroge la possibilité d’une transmission quand tout ou presque a disparu. Dans une langue vive, voici un récit vertigineux sur ce que nous font les guerres, sur la fragilité de la culture et la résilience des livres.