Les éditions Stock

Si Pierre-Victor Stock ne prend qu’en 1877 la direction de la maison d’édition qui portera désormais son nom, l’histoire commence le 8 mai 1708, lorsque André Cailleau est reçu libraire-éditeur. À la fin du XVIIIème siècle, on peut trouver dans le catalogue de la maison d’édition alors appelée Au Temple du goût Restif de la Bretonne, Voltaire et Rousseau.

À la maison qu’il dirigea jusqu’en 1921, Pierre-Victor Stock a laissé deux traditions : la première est illustrée par le Cabinet cosmopolite qui compte vingt Nobel et a exploré la quasi-totalité des littératures mondiales, la seconde est l’engagement dans les grands enjeux de société. Pour l’« éditeur » de l’Affaire Dreyfus, l’édition se doit de dialoguer avec son temps.

En 1921, elle est rachetée par Maurice Delamain et Jacques Boutelleau – alias Jacques Chardonne. C’est une période incertaine, du moins en littérature française : Gaston Gallimard et Bernard Grasset tiennent en la matière le haut du pavé éditorial. Pour une maison essentiellement tournée vers l’étranger, la Deuxième Guerre mondiale est catastrophique et l’après-guerre reste morne.

En 1961, Delamain et Boutelleau négocient avec Hachette la vente de Stock, qui devient une filiale du groupe. De 1981 à 1991, Alain Carrère accentue l’intérêt de la maison pour l’extrême présent. En 1991, parallèlement à ses fonctions de Président-Directeur Général de Fayard, Claude Durand supervise les destinées de Stock, faisant une part égale à la vocation cosmopolite de la maison, à sa mémoire au travers de grandes rééditions et à l’actualité littéraire et intellectuelle.

Le roman français a longtemps été un domaine hésitant chez Stock : l’arrivée de Jean-Marc Roberts à sa tête en 1998 viendra pallier cette lacune. La Bleue devient en vingt ans l’un des fleurons de la maison, ainsi qu’une référence en matière de littérature française contemporaine. Après le décès de Jean-Marc Roberts, Manuel Carcassonne prend en 2013 la direction de la maison.